Detroit Pistons

Alors qu'ils avaient animé l'intersaison précédente (arrivées d'Ajinça, Lang, trade de Brewer, signatures à la FA de Bluntt, Douby et Hibbert), les dirigeants de Detroit ont fait calme plat pour cette saison. Jason Smith et Monta Ellis ayant rempilé avant même la fin des playoffs, les quinze joueurs de l'an dernier sont de retour pour une année supplémentaire. Pour preuve de la confiance faite au roster, les deux premiers tours et le second tour ont été cédés à Utah (Tyreke Evans, Ronald Steele et Kody MacLeod) en échange d'un pick futur.

Tom Izzo pouvait donc repartir sereinement aux Training Camps avec un groupe qui avait déjà adhéré à sa philosophie depuis un an:

Roy Hibbert C 23 7'3'' 272 B+ C- D+ A- A- C
James Hughes C 24 6'10'' 217 B- D+ D- A B- C
James Lang C 20 6'10'' 300 C+ D+ D- A- B B
Jason Smith C 22 7'0'' 215 B- C D+ B B (anciennement C+) B
Alexis Ajinca PF 19 7'0'' 205 B- C+ C A- A- (anciennement B) A
Paul Millsap PF 22 6'8'' 258 B+ C- F+ A- B B
Andrea Bargnani PF 22 6'10'' 225 B- B D A- C+ B
Kevin Durant SF 21 6'10'' 205 B B C A B- B
Clayton Jamison SF 27 6'8'' 210 B- A- C A- C A
Thabo Sefolosha SG 25 6'5'' 215 C+ A- C+ A- C C
Ronnie Brewer SG 23 6'7'' 220 B- B+ C A C- B
Jahsha Bluntt SG 24 6'5'' 210 C+ A- C A- C B
Quincy Douby PG 25 6'3'' 175 C+ A A A- C- B
Delonte West PG 22 6'4'' 180 C A A- A C- B
Monta Ellis PG 22 6'3'' 175 C- A A B D+ C

Encore une fois le club est ultra satisfait du travail accompli par l'ancien mentor de Michigan State. Le groupe devrait défende le fer puisque 13 sur les 15 sont des spécialistes, les deux autres s'en tirant correctement. Même Monta Ellis, pas vraiment réputé dans ce secteur, a fait un bel effort. Chez les pivots, Hibbert a gagné quelques moves d'attaques, Hughes, grosse satisfaction, a progressé en défense et au rebond, tandis que Lang travaillait sa tenue de balle et lui aussi sa défense, pendant que Jason Smith comblait sa plus grosse lacune, le rebond, avec un autre sept pieds, Ajinça, et Paul Millsap, qui confirme qu'il est le plus doué offensivement des intérieurs. Si Bargnani perdait un peu de shooting, Kevin Durant, en revanche, prend une nouvelle dimension tant inside que dans les tirs extérieurs. Ronnie Brewer devient un vrai arrière avec un shoot et une bonne tenue de balle, tandis que Bluntt bosse sa pénétration et sa défense. Si Douby perd un peu en tonicité pour les lay ups, il gagne en maîtrise, pour driver l'équipe et être un bon stoppeur. West prend exemple sur lui en se mettant au niveau au shoot extérieur et dans le playmaking. Enfin, Monta Ellis se met à la page en défense, obligé de se mettre au niveau des autres excellents meneurs.


Bref, un bilan très positif pour un groupe qui n'est pas passé loin de l'exploit contre Toronto, qui n'a ensuite failli que contre le futur vainqueur, Indiana. Place forte en devenir, les Pistons doivent confirmer sur le terrain l'énorme potentiel qu'ils ont laissé entrevoir jusqu'alors.

Après la révélation, le plus dur est la confirmation.

Dans sa deuxième saison à la tête des Pistons, Tom Izzo peut être fier du travail accompli. A la quasi fin de saison régulière, les siens pointent à la première place de la Conférence Est, et à la deuxième de toute la ligue derrière Seattle. A la faveur d'une série en cours de 14 victoires pour une seule défaite (mais importante, contre l'un des rivaux, Cleveland.


6 fois joueur de la semaine et 2 fois joueur du mois, Quincy Douby marque, encore plus que la saison dernière, la saison de son empreinte. Quelle joie de compter cet ancien second rounder dans l'équipe, quand on songe que la franchise avait hésité entre son ancien coéquipier à Atlanta Jesus Cooper et lui. Roy Hibbert, qui était l'autre axe de la reconstruction, pour lequel le club n'avait hésité avec personne d'autre, est encore monté d'un cran, défensivement surtout pour ce joueur non drafté (!). Il forme un excellent duo avec Millsap, décrit comme le nouveau Karl Malone (il est issu de la même université et a aussi un physique de panzer).

Surtout, le gros plus est la dimension prise par Kevin Durant, qui a enfin pris la dimension d'un numéro 3 de draft. Delonte West, lui, apporte également beaucoup en soutien de Douby, permettant aux deux de permuter pour déboussoler les défenses.

Le banc est aussi présent, avec notamment Ajinça qui, s'il n'est pas un grand attaquant, a amélioré ses prestations défensives. Jamison, Thabo, Bargnani, Brewer ou Monta Ellis sont toujours des assurances tous risques en cas de forfaits des titulaires. James Hughes, qui a fait oublier Chris Garnett, a su donner son meilleur lors de la blessure d'Hibbert. Lors de la victoire contre les Warriors, il a explosé Andrew Bogut, un temps courtisé (avant le recrutement du grand Roy), battant ses records de points (23) et de rebonds (25) et de contres (6, battu depuis contre Seattle). Contre les Sonics, dans le duel au sommet, si Matt Short terminait meilleur marqueur des siens, avec 23 points, c'était bien avec un pourcentage très moyen (5/14) mais grâce à son excellence sur la ligne des lancers (13/13), débarrassé de la pression de Hughes (9 contres, record à nouveau battu). Sous-coté, cet autre joueur de troisième année (comme six autres Pistons) voudra réussir quelques coups d'éclats en playoffs.


La jeune équipe (22 ans et 9 mois de moyenne d'âge) doit terminer le travail comme il faut, en gardant le leadership de sa conférence, tout en essayant d'éviter les blessures, avant de s'atteler au plus rude challenge de la postseason. Eliminés au premier tour après avoir fait trembler les Raptors, ils savent qu'il ne faut jamais rien lâcher.

Les Pistons n'auront pas réussi à ramener le titre, malgré une première place à l'Est. Ils se seront inclinés face au futur Champion, Toronto, et son phénomène français Mike Gélabale. Quelques regrets puisque l'équipe a perdu le septième match à Auburn Hills, et se pensait capable de ramener le titre dès cette saison. Surtout, deux ans de suite, les Raptors auront éliminé les Pistons en sept manches.


Dotés du pick du Jazz pour la draft, ils ont également déchanté lorsque leur pick 8 potentiel n'a été tiré qu'en dixième position. D'autant que le joueur ciblé, Samuel Guyton, est parti en... huitième position. C'est Jack Parks, un jeune arrière issu de California Santa Barbara, qui débarque à Motown. Le club espère qu'il soit vite productif, même s'il aura de la concurrence.

Comme d'habitude depuis deux ans (Parks est la seule recrue depuis ce laps de temps), le club a fait dans la stabilité, puisque Bargnani et Ronnie Brewer ont resigné. Ne reste plus qu'une place à pourvoir, soit pour Thabo Sefolosha, soit pour une exception.

L'an prochain, le but sera clair: le titre. En espérant que les concurrents directs ne se renforcent pas trop, et que la dynamique de progression continue.

Detroit avait choisi de ne pas resigner Jason Smith, laissant partir l'intérieur vers Golden State, autre finaliste de Conférence. Thabo Sefolosha, qui n'avait pas choisi de prolonger pendant les playoffs, s'est vu préférer d'autres joueurs à plus fort potentiel. En effet, le Suisse semblait plafonner, et avait perdu sa place au fil de la saison au profit de Ronnie Brewer et Delonte West.

La franchise du Michigan a opté pour un seul joueur, ne faisant même pas de seconde proposition. Kevin Martin, en attente d'une franchise qui lui ferait confiance, arrive donc à Auburn Hills. A 23 ans, il présente un profil de joueur prêt à émerger qui n'est pas sans rappeler Quincy Douby il y a deux ans. Sans espérer une telle destinée, Tom Izzo compte sur lui pour dynamiser les lignes extérieures de son équipe. Il a un profil qui n'est pas sans rappeler Ray Allen, le dernier tôlier du club au poste 2.


Le club montre clairement sa volonté de renouvellement à l'arrière avec Martin, et le tout récent drafté Jack Parks. Gageons pour eux que parmi l'un d'eux se cache une perle.


Enfin, au moment de commencer cette saison, toute la direction du club a tenu à saluer la distinction individuelle suprême reçue par Quincy Douby. Que de chemin accompli par ce second rounder, qui a explosé en arrivant à Motor City. Cette année, il a légèrement baissé sa moyenne de points (25,3 tout de même) mais augmenté sa moyenne de passes (11, numéro un), d'interceptions et baissé sa moyenne d'interceptions. Le tout avec son aisance offensive habituelle, notamment derrière l'arc, où il est aussi adroit que de près (47,9% à trois points pour 48,1% au général). Maintenant, ses objectifs seront collectifs. A un match de laisser les Raptors de côté, ils savent qu'il ne leur manque pas grand chose pour aller au bout. Continuer à progresser, et à acquérir de l'expérience, voilà quel est le chemin pour y parvenir.

Après cette année au goût d'inachevé (défaite à domicile lors du septième match contre le futur Champion), les Pistons repartent pour une nouvelle saison.

Le premier rendez-vous du groupe était le camp d'entraînement, où la majorité a bien bossé:

Roy Hibbert C 24 7'3'' 272 A- C D+ A- B+ B
James Hughes C 25 6'10'' 217 B D+ D- A B- C
James Lang C 21 6'10'' 300 B- D D- A- B C
Alexis Ajinca PF 20 7'0'' 205 B- C+ C A- B+ A
Paul Millsap PF 23 6'8'' 258 B+ C- F+ A- B+ A
Andrea Bargnani PF 23 6'10'' 225 C+ B+ D A- C+ C
Kevin Durant SF 22 6'10'' 205 B B+ C A+ B B
Clayton Jamison SF 28 6'8'' 210 B- A- C- A- C B
Ronnie Brewer SG 24 6'7'' 220 B B+ C A C- B
Jahsha Bluntt SG 25 6'5'' 210 C+ A- C A- C B
Kevin Martin SG 23 6'7'' 185 C A- C+ A- C- B
Jack Parks SG 21 6'7'' 206 C+ B+ C A- D B
Quincy Douby PG 26 6'3'' 175 C+ A A A- C- B
Delonte West PG 23 6'4'' 180 C+ A A A C- A
Monta Ellis PG 23 6'3'' 175 C- A A B+ D+ C

Hibbert, autrefois juste réputé pour sa présence défensive, s'est offert un jeu d'attaque très consistant. Bargnani devient de plus en plus extérieur, et Kevin Durant tout simplement injouable.

Tous les arrières ont fait du bon boulot, et il ne sera pas évident de sortir un titulaire. Enfin, chez les meneurs, Monta Ellis, très apprécié, pourrait récupérer plus de temps de jeu que l'an dernier grâce à ses progrès défensifs.


Après une présaison très instructive, où Ellis justement a sorti de grosses performances, l'équipe repart pour une nouvelle saison.

Les débuts sont satisfaisants, sans être exceptionnels. La concurrence s'est bien armée, rien ne sera aisé. Mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Pour le triomphe, les Pistons savent ce qu'il leur reste à faire.

Les Pistons connaissaient des débuts poussifs, voire décevants. C'est bizarrement grâce à une blessure que le groupe a retrouvé de l'allant. Très bon, Millsap s'est blessé, laissant la place au jeune Alexis Ajinça. Dans un style bien moins performant en attaque, le Français a rééquilibré l'équipe. Quincy Douby marche mieux, osant prendre ses tickets shoot, la défense est aux abois avec les longs segments d'Ajinça (deuxième contreur All-league, avec un temps de jeu bien moindre à celui de Love). La dynamique est relancée.


Le club pointe aujourd'hui au deuxième bilan de la ligue (44 victoires, 22 défaites), derrière les intouchables Cavaliers. Malheureusement, étant dans la même division que Cleveland, Detroit ne pourra prétendre au mieux qu'au troisième spot à l'Est. Depuis le All Star Game, où aucun Piston, pas même Douby, n'a été sélectionné, l'équipe n'a connu que 4 revers. Mieux, au milieu de 14 victoires, ils n'ont perdu que 2 fois, qui plus est contre Cleveland, et sans leur traction arrière complète (West, puis Douby blessé). Dans l'ombre du leader, très impressionnant, le club du Michigan n'en conserve pas moins ses ambitions. Les objectifs seront là lors de la postseason.

Avec une fin de saison bien meilleure que les débuts, Detroit a terminé avec 55 victoires pour 27 défaites. Troisième à l'Est, malgré le second bilan, Roy Hibbert and co. pourront regretté de ne pas avoir terminé leur rôdage plus tôt, car Cleveland a subi un (très relatif) coup de mou après le All Star.

Detroit a assuré ce qu'il fallait jusque là. Une série difficile mais maîtrisée contre New York, où Sasha Pavlovic a brillé mais est resté trop isolé pour faire gagner son équipe. Pensant maîtriser la série après leur deux victoires à domicile, les Pistons ont été surpris au Madison, mais ont su faire les remaniements nécessaires pour s'éviter un septième match pénible.


Lors de second tour, la franchise du Michigan rencontrait New Jersey, tête de série numéro 2 car vainqueur de la division atlantique, mais c'étaient bien les coéquipiers de Quincy Douby qui auraient l'avantage du terrain. Pour l'instant, les débuts sont concluants, puisque les deux rencontres à la maison ont été bien négociées. Tout le monde est dans le rythme, personne ne tire la couverture à lui, ce qui rend l'équipe particulièrement difficile à défendre.


Il faut bien terminer contre New Jersey, qui aura les crocs et est tout à fait capable de revenir, pour s'offrir une nouvelle finale de Conférence. Toronto ne sera plus dans la partie, mais Cleveland et Chicago ne seront pas plus faciles à négocier. Une finale de Conférence contre les Cavs serait particulièrement croustillante, mais Detroit n'aurait alors pas l'avantage du terrain.

Mais il faut avant tout se qualifier, ce qui ne sera pas chose simple contre Vinicius, Marion et leurs compères.

Les Pistons ont atteint les Finals, pour la première fois depuis neuf ans. Le groupe a, petit à petit, gagné en maturité.

Le cycle de trois ans entamé avec les arrivées simultanées de Quincy Douby, Roy Hibbert, Ronnie Brewer, James Hughes, James Lang et Jahsha Bluntt, un an après celles de Kevin Durant, Paul Millsap, Andrea Bargnani et Delonte West.


Les anciens Clayton Jamison et Monta Ellis, qui ont connu les années de vaches maigres, mesurent le chemin parcouru. Le premier nommé, qui fait figure de doyen avec ses 28 ans (Douby a 26 ans, tous les autres ont au plus 25 ans), est d'ailleurs récompensé pour sa fidélité, lui qui n'a pas quitté Detroit depuis sa sélection à la draft, il y a huit ans.

Après un second tour bien négocié contre New Jersey, les Pistons devaient affronter l'ogre Cleveland, leader de Conférence, et son duo magique LeBron James-Deron Williams. Happant les favoris d'emblée dans l'Ohio, ils ont réalisé une série de haute volée, forcément nécessaire contre une telle équipe que les Cavs. Deux matches finirent en prolongations, remportés par chacune des deux équipes. Douby et West au top, font tourner la tête de l'adversaire, et Hibbert fait bien le job.


L'adversaire qui se présente maintenant est San Antonio. Les Spurs ont réalisé une grande saison, et sont tout bonnement inarrêtables depuis le retour de blessure de Dwyane Wade, la grande recrue de l'été. De sa période Bucks, T.J. Ford a toujours été la bête noire, espérons pour les Detroiters qu'il changera ses habitudes. Au moins, les Pistons auront l'avantage du terrain, en espérant pour eux qu'il sera déterminant.

L'Histoire sourira à San Antonio ou à Detroit, mais la folie des Finals approche et les joueurs doivent profiter de ces moments rares, voire pour beaucoup uniques, dans une carrière.

Detroit est en liesse. Les Pistons sont Champions NBA, après des Finals menées de main de maître. Les fans ne pourront reprocher qu'une chose aux leurs, ne pas avoir terminé le travail à Auburn Hills. L'accueil à Motown fut épique, avec un public en délire et de nombreuses stars locales (entre autres Eminem, les White Stripes -qui ont réservé une sortie d'avion électrique aux Pistons-, Jerry Bruckheimer, Tom Selleck, le catcheur Kevin Nash, l'actrice Kristen Bell pour la touche de charme, ou bien l'ancien Chris Webber, connu pour son passage avec les Wolverines et le Fab Five).


Les joueurs ont traversé les rues de la ville sur des Cadillac de collection. Le plus ovationné a été Quincy Douby, MVP des Finals, qui a été transformé par son passage à D-Town, et qui a également donné une nouvelle dimension à la franchise. Roy Hibbert, ultra précieux pendant la série, n'aura pas été loin derrière. Les deux sont à l'image de la ville, en quête de reconnaissance. Sous-cotés, ils ont montré à la face de la ligue tout leur talent.


Les Spurs avaient tout écrasé sur leur passage, inarrêtables depuis le retour de blessure de Dwyane Wade. Ville de durs, aimant la castagne (les boxeurs Sugar Ray Robinson et Joe Louis sont des enfants de Motor City, l'équipe de hockey des Red Wings est l'une des plus légendaires de la NFL, et même les Pistons y ont connu leurs plus belles années avec les bad boys), Detroit ne s'est pas dégonflé et a mis les choses au clair avec l'aide des hommes de l'ombre, Ajinça et Delonte West notamment. Laissant échapper le Game 3 au Texas, ils vont prendre l'ascendant sur les Spurs qui perdaient le précieux Channing Frye. Loin de ce problème avec leur roster à rallonge, les Pistons déroulaient tranquillement à l'AT&T Center, ne laissant même pas à leurs adversaires le loisir de retourner à Hitsville.


Clayton Jamison, le seul joueur avec Monta Ellis à être présent avant l'arrivée de l'actuel staff, et fidèle depuis sa draft, il y a huit ans de cela, à sa formation (il a d'ailleurs resigné pour deux saisons supplémentaires), recevait l'honneur d'être le premier à soulever le trophée O'Brien.

Nombreux sont ceux qui peuvent être loués. Kevin Durant, leader offensif. Delonte West, combo précieux par sa bonne entente avec Douby. Alexis Ajinça, l'intimidateur. Paul Millsap, l'impact player venu du banc. Andrea Bargnani, James Hughes, Monta Ellis, Ronnie Brewer et Jahsha Bluntt, les role players de luxe. Même James Lang, Jack Parks et Kevin Martin, privés de playoffs, ont apporté l'intensité obligatoire pour garder le groupe en pression toute l'année.


Le groupe, construit avec patience, a maintenant atteint les sommets et tentera de s'y maintenir. Pour cela, le club a recruté Kostas Koufos, talentueux pivot de 19 ans sorti d'Ohio State. Décrit comme un fort potentiel, il pourrait être un sacré atout dans la défense du titre.


Deux éléments indispensables pour cette défense, Kevin Durant et Delonte West. Avec Paul Millsap et James Hughes, le club fera tout ce qu'il faut pour les conserver. La continuité, une méthode qui a fonctionné jusque là, et qui sera toujours de mise l'année prochaine.

Les Pistons partent à la défense du titre acquis l'an dernier. Pour ce faire, ils devaient bien figurer lors de la Free Agency où ils étaient en première ligne. En effet, Kevin Durant et Delonte West, deux joueurs importants s'il en est, étaient Free Agents, et de nombreuses équipes avaient sorti le chéquier pour arracher ces deux talents. Pourtant, les deux ont resigné, pour un contrat avoisinant chacun les 100 millions d'euros. Roy Hibbert, qui était jusque là le plus gros salaire du club, à 6,2 millions de dollars, voit maintenant ses coéquipiers émarger presque au double.


Paul Millsap était également en fin de contrat, lui le troisième joueur drafté par Detroit lors de la draft 2009. Malheureusement, pour des raisons financières, le club ne pouvait aligner la même somme que pour ses coéquipiers, et ils s'en est allé sous le soleil plus rémunérateur de Miami. La franchise ne souhaitait pas débourser autant, pour un joueur qui était en concurrence avec les Européens Bargnani et Ajinça, sans compter Koufos.

Pour le remplacer, la direction a jeté son dévolu sur Glen Davis, attaquant de haut vol, mais plus limité que Millsap pour les tâches défensives. Lui aussi a déjà été titré (il y a un an à Toronto), ce dont le seul Koufos, rookie, ne peut pas se targuer. Les deux derniers cités seront les seuls à n'avoir pas été de l'équipe Championne au printemps dernier, puisque l'effectif est complété par Kevin Martin, conservé malgré une première saison difficile. Si le club approche de la masse salariale d'il y a quelques années, le bilan est tout autre (ils étaient alors derniers de la ligue, avec seulement 17 victoires, puis ils passèrent à côté de la lottery, avec Greg Oden, malgré un pick 1 et 4 potentiels).


Avec les mêmes armes, Motown repart donc au front, avec un temps d'avance sur les équipes qui doivent faire prendre la mayonnaise. La première vague de présaison a déjà donné ses instructions, avec l'équipe type et un bilan immaculé de 10 victoires et 0 défaite. Doté déjà de sérieuses certitudes, coach Tom Izzo testera maintenant ses benchers pour savoir s'ils sont au niveau.

Il a déjà eu une idée de l'état de forme de ses joueurs à la suite du camp d'entraînement:
Roy Hibbert     C     25     7'3''     272     A-     C     D+     A-     A-     C
Kosta Koufos     C     19     7'0''     265     C+     C-     D-     A     B     A
James Lang     C     22     6'10''     300     C+     D     D-     A-     B+     C
Alexis Ajinca     PF     21     7'0''     205     B-     C+     C     A-     B+     A
Glen Davis     PF     24     6'9''     289     A-     B-     C-     B     C+     B
Andrea Bargnani     PF     24     6'10''     225     C+     B+     D     A-     C+     C
Kevin Durant     SF     23     6'10''     205     B     A-     C     A+     B     C
Clayton Jamison     SF     29     6'8''     210     B-     A-     C-     A-     C     C
Ronnie Brewer     SG     25     6'7''     220     B     B+     C     A     C-     C
Jahsha Bluntt     SG     26     6'5''     210     C+     A-     C     A-     C     B
Kevin Martin     SG     24     6'7''     185     C     A-     C+     A-     C-     B
Jack Parks     SG     22     6'7''     206     C+     A-     C     A-     D+     B
Quincy Douby     PG     27     6'3''     175     B-     A     A     A-     C-     B
Delonte West     PG     24     6'4''     180     C+     A     A     A     C-     B
Monta Ellis     PG     24     6'3''     175     D+     A     A     B+     D     C

Le camp est globalement positif, avec peu de baisses, un Durant qui continue à progresser en attaque et un Hibbert qui est de plus en plus complet. Koufos, s'il progresse en attaque, pourrait s'avérer une belle pioche, en tous cas il a déjà de belles qualités défensives. L'humeur globale est donc positive, il ne reste plus qu'à concrétiser ça sur le terrain.

Toute la bande du Michigan repart pour des nouveaux playoffs, qu'elle espère aussi glorieux que l'an dernier. Avec 57 victoires, ils font mieux que l'an dernier (55) sans Paul Millsap en sixième homme de luxe, et avec un Ajinça qui a manqué en début de saison.

Aucune équipe n'ayant imprimé le même rythme que Cleveland l'an dernier, les Pistons sont même à la première place de la ligue. S'ils ont le même bilan que les Raptors, leur prédécesseur, ils auront l'avantage du terrain pendant toute la postseason. Un bien précieux, mais les Canadiens ont de la ressource, comme l'a montré l'avertissement avec leur victoire au Palace juste en fin de saison. Avec un extra-terrestre comme Mike Gélabale, et des Tyson Chandler, Yao Ming, Brandon Roy ou Chris Paul, il y a de quoi faire pour inquiéter du monde.

Le premier tour opposera Detroit à New Orleans, ancien titré également, en fin de cycle mais toujours redoutable, avec notamment Mark Allen, et un Louis Williams qui fut courtisé au moment de sa draft.

Le groupe se connaît à merveille, a désormais l'expérience des grands moments, est toujours aussi dense, et n'a pas perdu sa motivation. Le seul joueur jamais titré, Kosta Koufos, veut aussi connaître l'ivresse de la victoire. C'est le moment d'être grands.

Les Pistons peuvent exulter. Ils sont entrés dans l'Histoire en égalant les fameux bad boys, Isiah Thomas, Joe Dumars, Bill Laimbeer, Vinnie Johnson, John Salley, Dennis Rodman, Rick Mahorn ou Mark Aguirre, entraînés par le regretté Chuck Daly. La rumeur court comme quoi les glorieux anciens pourraient remettre, à la rentrée, les bagues à leurs dignes successeurs.

En effet, au terme d'une saison superbe, où le départ de Paul Millsap a été très bien digéré, les pensionnaires d'Auburn Hills sont allés rechercher le trophée O'Brien avec brio. Lancés comme des V2 par des séries vite expédiées contre les Hornets et les Bulls, ils ont ensuite souffert face à leur meilleur ennemi, Toronto, dans une série extrêmement serrée (quatre matches terminés à trois points ou moins). Ayant passé leur adversaire le plus coriace, ils devaient pourtant faire face à des Kings qui avaient dominé la saison régulière. Gagnant les deux premiers matches à l'extérieur, les joueurs de Motown, peut-être trop relâchés, perdirent aussitôt leur avantage du terrain par deux revers sur le parquet du Palace, dont un très cruel d'un point en prolongation. Sécurisant tout de même le match 5, ils allaient finalement soulever le trophée en Californie. C'est une consécration pour Tom Izzo, doublement titré et qui entre dans la légende de la franchise comme il avait su le faire auparavant chez les Spartans de Michigan State.

Son plus illustre apôtre, le double MVP des Finals Quincy Douby, pouvait alors signer son nouveau contrat dans l'allégresse générale. Formation jeune, Detroit ira chercher le three peat, même si la tâche ne sera pas aisée, avec la concurrence aux aguets et les joueurs qui, forts de leurs succès, ont signé des contrats d'importance récompensant leurs formidables performances.

L'avenir se prépare tout doucement, avec Terrence Williams, un ailier au profil de slasher, qui vient rejoindre le groupe. Potentiel, il aura le temps de progresser derrière les stars. Charge à lui d'être aussi bon que les anciens joueurs draftés par le club, pour construire pourquoi pas une dynastie... Avant tout, il faut savourer ce succès bien mérité.